C'est un Grand Prix de Formule 1 plutôt étrange auquel les téléspectateurs mais surtout les spectateurs ont pu assister ce dimanche à Indianapolis aux Etats-Unis. Seules six voitures étaient sur la grille de départ, après la polémique sur la sécurité des pneumatiques. Les 14 voitures chaussées de pneus Michelin sont toutes rentrées au stand après le tour de formation, laissant les six voitures équipées de pneus Bridgestone au départ.

A l’origine de cette situation l’accident vendredi de Ralf Schumacher dont le manufacturier de pneus français n’avait pu déceler l’origine. Il a conseillé aux écuries équipées en Michelin de ne pas prendre le départ de la course.

Le manufacturier français avait recommandé à ses écuries partenaires de prendre le départ seulement si une chicane était installée dans le virage relevé avant la ligne droite des stands. Mais la FIA, la Fédération internationale de l'automobile, a refusé. La course a finalement été gagnée sans panache par Michael Schumacher. Les spectateurs américains furieux, ont quant à eux jeté des bouteilles sur la piste en signe de mécontentement.

Dans ces conditions, la première victoire de la saison du champion du monde, l'Allemand Michael Schumacher, fait vraiment figure d'anecdote. Le public était furieux, il s’est senti floué, ayant déboursé une somme conséquente pour assister à une parodie de Grand Prix. Les organisateurs du Grand Prix d'Indianapolis, ils ont fait savoir aux spectateurs mécontents qu'ils devaient s'en prendre directement aux dirigeants de la F1, mais également à Michelin. Courageuse attitude…

Le grand patron de la F1, Bernie Ecclestone, qui tente depuis des années d'enraciner la F1 sur un marché américain réticent, sera sous pression après cette affaire, même s'il a désigné Michelin comme le principal responsable. Le manufacturier français et les sept écuries équipées par ses soins ont pris une décision difficile mais courageuse faisant passer la sécurité des pilotes avant les aspects financiers et économiques de la Formule1.